CRANILHOU en Périgord
CRANILHOU en PÉRIGORD
Pierre Benito
Quelle ne fut pas ma surprise lorsque Pierre vint me remettre le manuscrit de ses souvenirs de jeunesse et me demander, bien que rien ne m’y autorise, de lui rédiger une préface. Celle-ci beaucoup trop longue fut réduite à une seule page. Ce texte voulait donner l’eau à la bouche sur cette suite de récits succulents comme la jeunesse sait y pourvoir. Un bain de jouvence ! |
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« L’actualité, c’est l’orange un peu acide
que vous pelez tandis que je parle ;
c’est la chose du moment qui passe ;
et tout le plaisir de la vie est de rattacher cette chose fugitive
à des choses plus anciennes et charmantes et durables,
et d’assembler, comme nous le faisons,
autour de notre corbeille quotidienne, les ombres vivantes… »
Tristan Derème, « L’actualité », L’Escargot bleu[1]
« La souvenance d’une image léguée comme un héritage spirituel
me hanta toute ma vie, autant dans un souci de complétude
que de continuité et l’heure était venue de la réaliser. »
Jean-Michel Linfort, Sudrat La ferme ensevelie[2]
Sur une colline qui domine la vallée de l’Isle, il est un domaine aujourd’hui partiellement fragmenté, un hameau, dont autrefois, au temps qu’il nous conte, il eut été le Seigneur. L’homme est riche de savoir-faire, de sage modestie et de bruissants souvenirs. L’âge venant nous invite au retour sur soi, sur ce passé pas si éloigné, qui pourtant plonge la jeunesse exemptée de ce temps, dans une hilarité qui voudrait nous condamner à n’être plus jeune, alors que, dans notre fort intérieur, ne sommes-nous pas ces éternels enfants et adolescents courant sur la colline enchantée ? Il nous parle de « vies minuscules » qui, pour être discrètes, ne s’avèrent pas moins être le sel de la terre, son authentique parfum. Ces chants sont écrits avec l’air pur et vivifiant de ce marchepied du ciel, terre ingrate et rêche, avec ses forêts secrètes, ses vallons inquiétants, ses hampes de vigne pour les jours de fête, ses bêtes paisibles ou sauvages, ses femmes dévouées, ses hommes hardis, durs au labeur de ce temps passé ; ils sont écrits avec l’amour, oui l’amour, surtout l’amour… Certes les yeux de ces hommes, de ses femmes « qui s’ouvrent dans ce livre, ont été fermés par le temps. Les mains ardentes de ce livre, les lèvres arrêtées par le feu, les corps de blé qui s’allongent dans ces pages, toute cette vie, cette vérité, ces eaux, sont entrés dans le grand fleuve palpitant, souterrain, fait d’une multitude de vies, de toutes les vies »[3], traversent la mémoire de Cranilhou, pour charmer la nôtre et en définitive « … Il ne s’agit jamais que d’empêcher, en soi, l’enfance de mourir alors que le “passé est irrattrapable” »[4].
L’épopée de cette famille commence avec un gosse de l’Assistance Publique, Pierre Médard, l’homme aux abeilles qui, partant du néant, édifia ce domaine grâce à une santé de fer et une intelligence fertile. Sa conviction était que l’adversité, les difficultés ne décourageaient que les faibles. Il disparaît en 1920.
C’est en ces lieux que nous allons faire connaissance avec Cranilhou depuis son « petit berceau d’osier », venu au monde dans un monde rural en pleine guerre de 39-45, où la vie est sobre et modeste, mais où cet enfant est roi ! Veille sur ce berceau une fée, sa tante et marraine, une de ces « veuves blanches » de la bataille de la Somme de la précédente guerre, qui ont su transmuter l’amour individuel qui leur fut arraché par ces abominables tueries, en amour universel, bienveillant et charitable. Et le rêve s’invite tout de suite, dès que perché sur une borne de pierre où l’« on est déjà grand », en tournant les pages d’un livre, émerveillé devant les oiseaux du monde dont le Paradisier ou l’Oiseau-lyre « aux couleurs très vives », et devant l’immensité du Domaine des Chaulnes. La petite chienne Kina lui tient compagnie, pour ses premières découvertes, les sources à cresson, les « cerisiers sauvages au bord des prés », « les morilles sous les ormeaux », les fraises des bois dans les vignes abandonnées de Pratz, « l’immense forêt de pins » de la Combe des Faux rasée en 1954, l’énigmatique trésor de Goeur, la vie toute de rusticité de pépé Vincent et de Madeleine… Mais enfin Cranilhou pourquoi pousser pépé aux orties ? Je sais, c’est une grande tradition morale… mais physiquement tout de même ! Pour autant ce ne sera pas son seul tour de canaillou ! Il en conte quelques autres : l’escalade de l’échafaudage de la tour radio/TV de Coursac, la descente périlleuse dans un très mystérieux souterrain. Pour justifier auprès des parents ces escapades un peu risquées, on fait appel au mensonge, cette dérogation à la trop austère vérité.
On entend au fil des saisons les bruits des tarières, du fauchon, des haches, des scies, du passe-partout, de la meule qu’il tourne avec entrain afin d’affûter tout cet univers de fer un peu désuet et que remplacent moins aristocratiquement les tronçonneuses. On y voit des feux d’artifices de souches d’arbre qui alimenteront les vastes cheminées aux temps des frimas hivernaux ; et il y en eut de terrible, tel cet hiver 1956 où les mares étaient recouvertes de 15 centimètres de glace qu’il fallait briser pour pouvoir faire boire les animaux.
Leurs blagues de potaches sont étonnantes d’inventivité et de drôlerie, l’art d’imiter les bouses de vaches et de découvrir le plaisir, l’ivresse, lorsque accroché en bout de branches de codres, on se balance avec entrain, jusqu’à ressentir la sensation inédite du tangage en haute mer !
Noëls magiques avec des jouets parfois improvisés, lapin, éléphant à bascule en bois, cheval en carton, trottinette. Des cadeaux surtout riches de tendresse, et même parfois de sacrifices.
Il nous conte l’épopée des voitures de la famille, la Monasix, l’increvable 2CV qui ramène la grand-mère maternelle jusqu’en son Espagne natale, celle si émouvante de Ricon, valet de ferme intégré à la famille, artiste de la greffe des noyers, du tressage de l’osier, amoureux de la vigne. C’est encore Jenton, l’apprenti, le grand-frère idéal, débrouillard, travailleur, bon camarade, l’initiateur comme il se doit, inventeur génial de jouets qui émerveillent l’enfant.
On découvre en ces pages sa passion ancienne pour les moutons que gardait sa chère marraine en un vaste enclos. On découvre aussi, en herbe, le mécanicien ingénieux qu’il allait devenir bien plus tard. On le voit fasciné devant l’imagination d’un scieur pour arriver à faire fonctionner un moteur, pendant que les chiens laissés à leur guise, s’encanaillent et se goinfrent avec les copieux casse-croûtes des travailleurs trop absorbés.
On « crèverait » sans doute aujourd’hui de « bouffer » comme ça ! Ces repas de campagne, pour les moissons, les vendanges… de tradition abondante et festive, se voulaient la rétribution du bénévolat des voisins, des amis accourus partager le cérémonial ancestral de ces rituels. Qui peut nier que cette immense solidarité et fraternité soit un peu absente de nos vies actuelles ? Dans ces coutumes, avait une large place celle qui unissait boulanger et fermier : sacs de blé en échange de pain !
« De notre temps », la foudre s’invitait volontiers à la maison, je l’ai vue traverser, au-dessus de nos têtes, la cuisine de la rue Jeanne d’Arc, au-dessus de la table où nous dînions il est vrai entre fenêtre et porte grandes ouvertes, afin de générer un petit courant d’air rafraîchissant en cette fin de journée d’été orageuse ! Cranilhou nous raconte sa propre peur, celle d’amis de sa marraine et on en tremble de trouille !
Aujourd’hui, il serait impossible d’imaginer l’école avec des maîtres parfois d’une grande sévérité. De telles pratiques généreraient procès et sans doute quelques révocations. Tendre et complice rivalité pour la première place couronnée par un succès au Certificat d’Études Primaire ! L’amicale de l’école, aux activités riches de débrouillardise, organisa une sortie à Royan en 1950 : voir la mer pour la première fois… la nouvelle église en construction… les traces d’obus sur les façades d’immeubles ! Et c’est le bus de retour où divaguaient les crabes ramenés et échappés, alors que Cranilhou entonnait joyeusement un chant d’une tout autre saison, Étoile des neiges ! Ballade qui eut une suite, cette fois à Rocamadour et Padirac.
On y découvre leurs jeux : billes, chat perché, la blague du bizutage de l’oiseau, les ballons mal tolérés, car ils avaient tendance, dans la frénésie du jeu de cette vigoureuse jeunesse, à sortir de la cour de récréation !
Il nous convie à des 11 novembre où demeuraient les vestiges humains de ce carnage, poilus mutilés, point si vieux cependant, auxquels se joignaient de plus jeunes encore, ceux de 39-45. De l’amour brisé de sa marraine ne demeurait qu’un canif réalisé au front, arme d’un enfant face à celle de l’armée allemande. L’armistice, pour elle comme pour beaucoup d’autres, fut synonyme de deuils, et deuils souvent multiples. Cette marraine qu’il reçut en étrenne reportera sur cet enfant, sa famille, sa foi, l’amour de sa vie détruit à jamais. Une section des plus émouvantes de ces récits est celle de la transmutation du plomb en or que réalisa cette âme emplie de grâce, toujours disponible aux plus défavorisés, remplaçant l’infirmière, mettant autant de tendresse, de patience que de savoir-faire à son art accompli de cuisinière. Elle possédait une sorte de malice affectueuse pour réinviter chacun à profiter de son talent. Toute sa vie fut de créer moins de souffrance et plus de joies pour les autres. Habitée par l’espérance, en sérénité, elle s’éteindra à 91 ans, assurée d’aller enfin rejoindre son fiancé et ses parents. Nous avons presque oublié aujourd’hui ce que pouvaient être ces femmes meurtries, pourtant plus célestes que terrestres. Il était donc juste, en ces pages, de lui consacrer des lignes pleines d’une authentique dilection.
Réparateur de vélos, un emploi primordial dans les années 50, Léonard avait hérité par son prénom du génie inventif du grand artiste Léonard de Vinci. Conjuguant le plaisir de fumer et la protection de ses poumons : ses cigarettes étaient toujours éteintes ! Il était l’inventeur d’une bien curieuse automobile qui fascinait Cranilhou, lui qui, auprès de Léonard, aura développé sa curiosité pour la mécanique. Il vous livre l’astuce du comptage des secondes sans chronomètre ni montre.
Un curé du village le plus proche, haut en couleur – qui n’appréciait pas plus que moi les farces que lui jouait Jéhovah – l’incendiait en public quand il pensait que le « bon Dieu » lui mettait une embûche ou un volatile dans les roues, et qui avait l’humeur joyeuse s’en retournant des enterrements ! Cranilhou était enfant de chœur, vous aurez loisir de vous amuser de l’histoire du pantalon de Premier Communiant. Fils d’organiste, il était né musicien tout naturellement, il fit le difficile apprentissage du clairon et celui plus aisé de l’harmonica, s’enthousiasmant pour ce refrain à la mode : Rossignol de mes amours ! L’abbé de son village, musicien accompli, était capable de réparer tous les instruments de musique. Avec la complicité du jeune directeur des Usines à Chaux, il organisa une association musicale florissante avec des escapades attrayantes. Lors d’une de ces échappées joyeuses, vous découvrirez comment la grosse caisse tombée du bus devint un ovni !
Qui d’entre-nous qui a vécu ces années ne se souvient du prestige des fêtes foraines ? S’il y avait des postes de radios, la télévision était rare… aussi les spectacles étaient le plus souvent collectifs ! Les marchés et les foires connaissaient les faveurs de la population. Saint-Astier, avec ses ruelles et ses petits métiers tous disparus, accueillait un marché déjà fameux, mais uniquement local, où sa mère allait vendre fromages, pêches de vigne, châtaignes. Tradition des veillées familiales où l’on triait et inventait les astuces pour les présenter sous un jour flatteur. Il évoque le foirail de la place Francheville à Périgueux, la foire de la Saint-Mémoire. Les levées de cèpes étaient plus abondantes que de nos jours.
Le tacot partait de la place Francheville, descendait le cours Fénelon, puis longeait la colline d’Escorneboeuf et s’en allait sur Vergt. Il y avait ce vieux Périgueux de la misère, autour de la Maison des Consuls, où il nous était strictement interdit de mettre les pieds.
Haute figure périgourdine que monsieur Pélayo sur son triporteur, toujours entouré d’une nuée d’enfants soit pour des bonbons, soit pour une glace. Autre personnage incontournable mais mythique, Franconi, dont pourtant les blagues, les supercheries fabuleuses fascinaient notre incrédulité. Quelques personnages pittoresques mais bien réels traversaient le charme bucolique des campagnes. C’était le « Baron de la Roustie » qui allait pieds nus et nu aussi sous sa blouse, dont les extravagances étaient dignes d’Harpagon. Entre paille et foin, l’histoire du vagabond, cet étrange marchand de bonheur, compagnon de la dive bouteille, traité avec mansuétude par sa très charitable marraine. Autre amoureux de la bouteille, le fossoyeur du village, invitant les vieux de la commune à lui fournir du travail, et qui, par sa « descente en pente », eut besoin plus vite qu’eux des services d’un autre fossoyeur !
L’opération des amygdales : une des traditions du temps à laquelle aucun de nous ne pouvait échapper, avec le cauchemar d’une anesthésie primitive, et pour consolation les fameux glaçons des religieuses de la clinique Francheville.
La chasse qui n’avait pas encore ses sociétés, proscrite durant les guerres, reprit un peu tous azimuts car les lapins et les lièvres avaient significativement prospéré et s’en donnaient à cœur joie dans les cultures. Les renards eurent droit à une battue.
Les lieux inhabituels fascinent toujours le regard des enfants. Dominant le Vern, le domaine de « Genebrieras », avec sa girouette en forme de fleur de lys, était richement meublé. Il y avait là un renard naturalisé qui avait été abattu par les chasseurs au niveau du boulevard du Petit Change, à Périgueux, au temps de Napoléon ; les lieux, avant de devenir un nouveau quartier résidentiel furent une forêt ! Cranilhou assista au domaine de « Genebrieras » à un repas de noces où fut servi un brochet d’un mètre de long, il eut à connaître l’ivresse d’une pointe de 145 kilomètres/heure dans une Vedette Ford et à assister à la repêche d’un œil de verre dans un délicieux vermicelle ! La superstition avait alors tous ses droits : ainsi la défunte cousine Victorine réapparut un soir au grenier sous forme d’une poule picorant des épis de maïs ! Là, je sens que je vous donne du grain à moudre… il faut lire cette histoire drolatique pour comprendre ! Rivalité entre sexes, lorsque demoiselle Petronilla démontra aux garçons qu’elle tenait mieux le vin qu’eux… de quoi ravir les parents !
Charmante et émouvante figure que celle d’Amélie, la bergère Louis XV. Sa maisonnette de deux modestes pièces accrochée au flan de la colline s’ouvrait sur un paisible et verdoyant vallon. André le cantonnier, un taiseux, ancien prisonnier de guerre, partageait après ses dures journées de travail, les tâches ingrates du ravitaillement en eau, du convoyage des fourrages. Une vie toute de sobriété, dans un esprit écologique avant l’heure. Histoire de deux âmes limpides aux limites de ce hameau.
Au-dessus de ce toit charmant et discret, sur le bord de la route, la jeunesse s’amusait follement. On sautait tant que, parfois, on finissait dans un tonneau. Le clou pour ce patron reconverti en réparateur de cycles fut de rendre sa boutique incontournable !
Les conquêtes du Vert-Galant sont dignes de Croquignol, rocambolesques, un rien sulfureuses. Un chapitre à savourer malicieusement.
Comment faire accepter à l’enfant l’internat du collège technique afin de poursuivre des études ? Sa mère eut cette explication : « une souris qui a deux trous se sauve mieux dans une vie difficile ». L’inégalité sociale jouait pleinement son rôle, et bizutages et rackets avaient déjà leurs droits, Cranilhou en fit l’expérience.
Quelques évènements marquèrent l’époque, il nous rappelle ces dates : l’officialisation de la Fête des Mères ; la terrible sécheresse de l’été 1949 avec le colossal incendie de la forêt des Landes, visible jusqu’ici ; l’avènement de René Coty au milieu d’incessantes turbulences politiques. L’année 1954 reste celle de l’effroyable accident des 24 heures du Mans ; en 1956, le rationnement du carburant, conséquence de la crise de Suez… En 1957, on peut voir une porte avec cette inscription « Boulangerie » flottant sur les eaux de la Dordogne suite à l’éboulement des rochers au-dessus du village de La Roque Gageac. En 1958, le Général de Gaulle, rappelé au pouvoir, est acclamé au balcon de la mairie de Périgueux. Il met en place des restrictions générales qui peuvent se comparer à nos actuels plans d’austérité.
Si j’ai rencontré Cranilhou, c’est que, comme Pierre Bergounioux[5], j’ai voulu échapper à un monde qui n’était pas le mien, celui de la ville et que « c’est tout naturellement à l’écart, en arrière, dans la campagne, que j’ai songé à m’établir parce qu’elle appartenait sans mélange ni conteste au passé. »[6] Passé de tendresse qu’entoure l’enfance. L’écrivain salue en ce même ouvrage la paysannerie quercynoise « qui a fait du moindre hameau un discret miracle et comme une éternelle promesse de bonheur »[7], en va-t-il différemment en notre Périgord, terre à vivre par excellence ?
Cette riche moisson d’anecdotes, de récits succulents, sont sève de jeunesse dont il nous reste la souvenance, ils nous ont émoustillés et j’ose espérer que vous en ressentirez toute la verdeur… avec les années, ça ne peut pas faire de mal… dans nos têtes, ne sommes-nous pas encore lestes ! Ces récits sont un hommage affectueux envers ces générations qui nous ont précédés et auxquels nous devons tant de l’agrément de nos vies. « En engrangeant le dernier usufruit de leur présence… je traquais en eux cette humanité rendue comme un territoire émotionnel et dont le mode de vie anéanti avait ébloui en partage suprême les yeux de l’enfance sans retour. »[8] Ainsi que le disait Brassaï : « On est content d’avoir des racines et en même temps on est cloué ! »[9]. Oui, cloué à ces parcelles de terre où tant de souvenirs sont gravés et où tant de magie peut, année après année, survenir encore et toujours. Cloués oui, par la crucifixion de ce qui ne sera plus, mais cloués en même temps aux innombrables saveurs de cette résurrection. À chaque page de ces récits surgit l’enchantement de l’évocation d’un temps qui fut et restera nôtre, « souvenir paysan inabrogeable ».
Jean Alain Joubert
Été 2014
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[1] Tristan Derème, « L’actualité », L’escargot bleu, Paris, Éditions Bernard Grasset, 1936, p. 73.
[2] Jean-Michel Linfort, Sudrat La ferme ensevelie, Périgueux, Fanlac, 2008, p. 27.
[3] Pablo Neruda, « Ce livre adolescent », Né pour naître, Paris, L’Imaginaire Gallimard, 2009, p. 165, 166.
[4] Jean-Michel Linfort, « Les paysans : de la terre absolue à la terre perdue », Vers où va la terre ?, La Tour d’Aigues, Éditions de l’aube, 2000, p. 13.
[5] Pierre Bergounioux, né en Corrèze en 1949, est écrivain, sculpteur et professeur de lettres. Selon Wikipédia : « Portés par un style poétique remarquablement ciselé, ses livres entendent éclaircir la douloureuse question des origines et du déracinement, non seulement géographique, mais ontologique. L’œuvre de Bergounioux cherche à dépasser la déchirure qui mène de l’enfance à l’âge adulte, c’est-à-dire à la connaissance de sa propre ignorance et de l’absurdité du monde. Comme Faulkner, à qui il a consacré un livre et quelques articles, « entre le chagrin et le néant, [il a] choisi le chagrin. »
[6] Pierre Bergounioux, Univers préférables, Fata Morgana, 2003, p. 13.
[7] Ibid., p. 17
[8] Jean-Michel Linfort, Sudrat La ferme ensevelie, Périgueux, Fanlac, 2008, p. 30.
[9] Spéciale Brassaï, émission « Variances », document vidéo Ina du 28/09/1971.