Albert GAZIER [1924-1979]
Albert Gazier, guérisseur
Août-octobre 2021
Afin d’éviter toute confusion, il y eut un Albert Gazier qui a laissé une empreinte dans l’histoire sociale. C’était un homme politique français, né en 1908 et décédé en 1997, syndicaliste, député socialiste de la Seine de 1945 à 1958. Il fut sous-secrétaire d’État, puis ministre sous la IVe République.
Celui dont je veux vous parler aujourd’hui était médecin, arrivé je ne sais comment en Dordogne, installé comme guérisseur et rebouteux à Douchapt, à proximité de Tocane-Saint-Apre. C’était aussi un initié, un rosicrucien (Max Heindel), mais cela, peu le savaient.
C’est un incessant retour sur le passé qui me ramène à lui, c’est déjà l’heure des bilans. Mais aussi, car ce que je peux en dire, n’est pas innocent, mais demeure une étape importante de mon existence. Cet homme, au regard d’un bleu intense, était doté d’un pouvoir que je n’ai jamais, ultérieurement, retrouvé.
En effet, je fus fasciné par ses pouvoirs extraordinaires de guérisseur alors que j’avais 16, 17, 18 ans. Parfois, j’accompagnais à Douchapt, Michel, un camarade de lycée, chez sa grand-mère paternelle, une mémé adorable. Elle avait en pleine campagne, un étrange voisinage. Ce guérisseur avait pour nom Albert Gazier et déjà, en cette fin des années 60, sa réputation était grande. Rebouteux : tous les sportifs de Ribérac à Tocane-Saint-Apre, voire au-delà, venaient frapper à sa porte, après quelques chutes ou mauvais coups reçus lors des matchs hebdomadaires. En ce domaine, il était irremplaçable. Pour autant, il abordait toutes les pathologies, y compris les causes perdues. J’en donnerais, bientôt, un exemple familial. Ces personnalités-là, ultime recours et secours, font peur, d’autant que le paysan est pétri de superstitions et de défiance.
Récemment, je lisais dans le Journal vol. 1, publié de Michel Valprémy, ce paragraphe daté du 3 au 17 septembre 1979 : « Réponse de Simone Gazier à ma dernière lettre : « Son amour et son dévouement pour cette humanité souffrante, il les a vécus jusqu’à son dernier souffle à l’exemple du Christ, il a endossé cette souffrance humaine, s’est identifié à elle jusqu’à son « Golgotha ». Il fallait être à ses côtés pour se rendre compte (et encore) de l’intensité de ses souffrances physiques, mais comme le Christ, s’il a pu demander au père d’éloigner de lui ce calice…, il a, j’en suis persuadée, dans cette confiance et cet amour qui le liaient à Lui, prononcé ces mêmes paroles ‟que ta volonté soit faite et non la mienne”. » On pourrait trouver ces mots admirables dans leur excès même. Hélas ! J’ai vu Albert de son vivant se prendre vraiment pour le Christ. Et ce que Simone oublie de dire, ce qu’elle feint de ne pas savoir ou, pire, qu’elle approuve, c’est la supériorité que cette identification impliquait, supériorité qui était entachée de mépris. Laissons les morts reposer en paix ! »1
À moi aussi, aujourd’hui, de laisser les morts reposer en paix, et pour l’heure, celui qui écrit ces lignes après la disparition d’Albert Gazier. De mépris, j’ai connu celui de Michel, ce même premier volume de son Journal en atteste. Je n’ai jamais observé de mépris chez Albert Gazier vis-à-vis d’une personne, pas même de moi, bien au contraire, pour aussi falot que j’aie pu lui apparaître vers 16-17 ans !
Aussi, mon rôle sera ici de témoigner de ce que j’ai connu et observé d’Albert auquel, même en cherchant bien, je ne trouverais aucun reproche à formuler, le seul peut-être serait la fumée de ses cigarettes, fumée que toute ma vie et partout, j’ai fuit. Si quelqu’un s’est pris (et pour son malheur) pour quelque chose, c’est le calomniateur. Un peu avant, toujours en septembre 1979, il écrit : « J’ai réouvert un volume de Max Heindel en souvenir d’Albert Gazier et je lis : « Le sang d’un blanc tue les humains de races inférieures »… Voilà ce que le gourou donnait à lire à l’adolescent que j’étais. On comprend mieux les frictions violentes qui suivirent. »2
Ce morceau de phrase extrait de son contexte n’a pas de sens, ainsi mutilé, il voudrait être utilisé comme un racisme, ce qui n’est pas le cas. La Cosmogonie des Rose-Croix expose un plan d’évolution complexe que je n’ai l’intention ni de contester ni d’approuver ! Ainsi, à mon avis, lui pas plus que moi n’en connaissions le contenu profond et la signification.
Albert Gazier nous avait remis à l’un comme à l’autre la Cosmogonie des Rose-Croix (philosophie mystique chrétienne) de Max Heindel qui conclut ainsi son dogme ou Christ : « Il n’y a qu’un idéal nécessaire au monde/ Il n’y a qu’un seul baume à la douleur humaine/ Il n’y a qu’un seul chemin qui nous conduise au Ciel/ Ce chemin, c’est la sympathie mutuelle, c’est l’amour3. » Un ouvrage auquel on ne comprend rien si on n’est pas initié, et je ne l’étais pas, Michel non plus !
En ce même Journal, en remontant à la date du 22 juillet 1979 (Douchapt), on lit ceci : « Albert Gazier a voulu me voir. On dit qu’il vit ses derniers jours (cancer de l’estomac). Je resterai une heure auprès de lui. C’est peu dire la maigreur. Il pleure. « Une saignée blanche », dit-il. Je lui prends la main : « C’est la chaleur de la vie. » Il ajoute : « Je n’ai pas peur de la mort, mais je n’ai pas rempli mon contrat. » À qui, à quoi pense-t-il ? À ses enfants ? À sa femme ? À sa mission spirituelle ? Il me dicte une prière que je dois réciter chaque jour à 18 heures, au coucher du soleil : « Seigneur, accepte et unis nos prières à toutes celles des hommes de bonne volonté afin que les frères aînés puissent se servir de cette force pour soigner et guérir tous ceux qui souffrent. » Il parle beaucoup de tolérance et Dieu sait qu’elle lui était parfois étrangère. Il dit aussi que pour moi les portes sont désormais ouvertes, que je réussirai ma vie artistique, que je me montrerai secourable dans les divers groupes que je rencontrerai. Je le quitte et je sais que c’est un adieu. »4
Sortir d’un Adieu, en jubilant de savoir qu’on serait reconnu comme ‟artiste”, me paraît assez paradoxal, d’autant qu’à le lire, il me semble plus avoir joué à l’artiste, entouré d’une petite cour factice, que d’avoir convaincu l’univers qu’il le fut véritablement !
Je n’ai pas été fidèle à l’espérance d’Albert Gazier (je n’ai, envers et contre tout, jamais été fidèle qu’à moi-même, à mon intuition, parfois, je l’admets, fut-elle périlleuse !). Albert aurait souhaité que je devienne herboriste, afin de préparer ses prescriptions. Or, par l’entremise de Jean-Jacques Beyney, je rencontrais les missionnaires de l’Église de Jésus Christ des Saints des derniers jours, dont les adeptes sont communément appelés Mormons. Séduit par leurs discours, leur jeunesse (nous étions du même âge) et leur gentillesse, je me suis laissé embobiner, il n’y a pas d’autre mot ! La Cosmogonie des rosicruciens, l’initiation étaient incompatibles avec leur doctrine qui clame haut et fort que la VÉRITÉ totale et entière a été rétablie par des anges et autres artificiers de l’illusion spirituelle. Évidemment, on imagine alors aisément qu’une telle investiture divine exclut tout autre dogme ou doctrine. Je me suis durant dix années, suffisamment investi dans cette ‟église” qu’il serait plus juste de qualifier de ‟secte”, jusqu’à devenir prêtre, même missionnaire (ce qui à l’époque était assez rare pour un français qui ne saurait aucunement rivaliser avec l’idéal américain du conquérant), jusqu’à perdre la foi en cette banque herculéenne, même si j’y ai rencontré des êtres délicieux, exemplaires, que j’ai aimés et dont j’ai été aimé. Frères et sœurs naïfs et abusés qui jamais n’en auront conscience !
De tout ce monde, abdiquant leur libre arbitre, leur indépendance, payant dîme et faisant don de son argent et de son temps pour obtenir en compensassions – avant même la Vie Éternelle – des titres flatteurs : Président de l’École du dimanche, Présidente de la Société de Secours, Président de branche, de Pieux, Évêque, Soixante-dix, Apôtres, Prophète, Voyant et Révélateur ! Voyant, mais alors pas plus que quiconque, et souvent même totalement aveugle sur les duperies de leur coterie. J’ai connu quelques bourrins grotesques et de braves types. Mais, même si je suis passé près de la mort à la fin de ma mission (1974-1975) excessivement dénutri, c’est le professeur Traissac à Bordeaux qui m’a sauvé la peau, en aucun cas les prières et bénédictions de mes camarades ou responsables de mission, même s’ils se sont appliqués. Une parfaite impuissance. Albert lui ne fut pas accablé de titres à part ceux de rebouteux et de guérisseur – qui ne sont pas sans éveiller un soupçon de dédain – assortis de résultats si souvent incroyables, qu’on le craignait et qu’il pouvait même faire peur. Nous sommes inquiets de découvrir que certains, rarissimes, parmi nous, possèdent de réels pouvoirs (de son regard bleu absolu, Albert perçait notre intimité à jour, il voyait nos auras et savait même avant que nous confessions nos soucis, ce qui nous amenait à le consulter), et tout aussitôt, il connaissait le ou les remèdes qui pouvait soulager et même guérir nos maux, pourtant, parfois gravissimes. L’homme sans titre marchait sur les flots, les prêtres de circonstance ou plutôt d’opérette surnageaient comme ils pouvaient, courageusement sans doute, doté d’une considérable impuissance malgré leurs titres ronflants et leur fidélité aveugle au dogme de cette église, ne possédant aucun pouvoir de guérison, qu’en tout cas, j’ai pu observer ! Chez Albert Gazier ce pouvoir était permanent.
Lorsque je l’ai rencontré, Albert m’a d’abord proposé de simples remèdes pour améliorer le fonctionnement de ma vésicule biliaire et de mes intestins, avec succès. Je l’accompagnais parfois dans ses consultations, en dehors de mes périodes scolaires. Lors d’une d’elles, au château Beauséjour de Saint-Léon-sur-L’Isle, j’assistais à une scène fort impressionnante. Une femme se jeta à ses genoux qu’elle embrassait en déclarant qu’il était le Christ. « Mon fils était aveugle et vous lui avez rendu la vue ! » disait-elle. Albert tentait de la raisonner en lui expliquant qu’il n’était pas le sauveur, qu’il n’avait fait que manipuler ses vertèbres, libérant le nerf optique, lui permettant ainsi de voir à 30 ans ! Ce qui, n’est-ce pas, était déjà considérable.
Il y eut aussi un fait qui se produisit dans notre famille. Ma grand-tante Marthe Geoffre, une sainte femme aimée de tous, se trouvait avoir été hospitalisée à l’hôpital de Périgueux, pour je ne sais quel problème et elle avait contracté une septicémie, la plongeant dans un état désespéré, puisqu’on avait demandé à sa fille Madeleine d’aller chercher des vêtements, à Thenon, pour l’habiller. Nous étions à table dans la cuisine de la maison de Chamiers, pleurant avec Madeleine et son époux Charlie. Mon père qui adorait sa tante, bien que naturellement septique, me demanda si Gazier, qu’il savait que je voyais, aurait lui un antidote pour tenter de la sauver. Je pris ma mobylette et me rendis à Douchapt qui n’était pas à côté. Albert se montra confiant et me proposa un remède tout simple à lui administrer. Nous n’étions pas vraiment convaincus, mais ma grand-tante Marthe fut sauvée et vécut encore de nombreuses années, lors desquelles elle put continuer à faire du bien autour d’elle.
J’ai bien peu parlé des voyages astraux que nous fîmes à cette époque, lui venant me chercher en début de nuit et de ma sensation de sortir de mon corps physique, de vivre des expériences dont le souvenir s’effaçait au réveil. Certes, je pouvais douter de ces expériences étranges. Bien plus tard, comme je participais à des forums de l’association Lune-Soleil, à Plazac, je vis et entendis le couple Meurois-Givaudan5 qui avaient une maison d’édition sur la commune, et qui publiaient des ouvrages sur la décorporation et leurs expériences dans les mondes parallèles6.
Je n’avais pas oublié ces expériences, mais j’avais pensé avec le temps qui passait que cela pouvait être des sortes d’hallucinations, résultant de l’impression qu’Albert exerçait sur moi. Il fallut longtemps après, dans ces mêmes années où j’allais assez souvent à Lune Soleil (cela avait débuté en 1991, j’avais 44 ans), que je fasse connaissance et sympathise avec Maurice Claude, un scientifique retraité, et son épouse Suzanne, une personne adorable. Épisodiquement, je les rencontrais seul ou avec des relations et amis. Il y avait comme un mystère autour d’eux. Maurice avec ses longs cheveux blancs, ses tuniques immaculées faisaient penser à un mage. Ni l’un, ni l’autre ne sont là aujourd’hui, Maurice a disparu en 2020, son épouse au début des années 2000. Parfois nous allions dans la pyramide qui surplombait l’habitation et dans laquelle il faisait des expériences avec la lumière au travers de cristaux et des séances de méditation avec des bols tibétains. Lorsque je fis un début d’expérience de décorporation, nous étions un petit groupe dans le séjour de leur maison, assistant à la projection d’un petit film qu’il avait réalisé. Pendant la projection de ces images initiatique, j’eus la sensation très vive de sortir de mon corps partiellement en commençant par les pieds et les jambes. J’en fus très troublé. À l’issue de la projection, il nous interrogea sur notre ressenti. J’étais gêné de causer de ce qui venait de m’arriver, contrairement à lui qui s’en montra très satisfait. Ce fut ma dernière expérience de ce type, n’ayant jamais cherché à la reproduire.
Pourquoi ai-je si longuement attendu, alors que je savais que Simone Gazier et leur fille avaient poursuivi l’activité, après la disparition d’Albert en septembre 1979 ? Honte peut-être de mon échec physique lors de ma mission suivi d’une bataille médicale et mentale pour dépasser mes 35 kilogrammes à la fin de cette mission, en 1975 ! Ce n’est que début 1977, pour mes trente ans que je pus envisager, puis réaliser au début de l’automne un voyage aux USA pour achever ma réflexion. De 1976 à 1979, j’étais encore membre, mais de moins en moins actif, dans cette église à laquelle j’allais signifier, mon désir de ne plus en faire partie. Il est vrai que j’aurais pu alors revoir Albert, bénéficier de ses soins et surtout lui apporter le réconfort qu’il aurait incontestablement hautement mérité. Certes, je n’ai pas écrit les vilenies de Michel, pour ne les avoir jamais pensées, mais mon attitude n’en est pas moins incompréhensible. Il est certain que je n’ai pas eu connaissance de la maladie d’Albert et même immédiatement de sa disparition. Je n’avais plus, depuis des années, de relation suivie avec Michel, d’autant que durant ma mission je changeais d’affectation régulièrement, toujours en France. Par ailleurs mes parents quittèrent Chamiers pour leur toute nouvelle maison sur la propriété de mes grands-parents, à Coulounieix. Je n’avais plus de nouvelles de Douchapt, il se peut même que des lettres se soient perdues. Il est vrai que mon détachement du mormonisme, surtout dans l’état de santé extrêmement précaire dans lequel je me trouvais, a été particulièrement délicat, on peut parler d’une rude bataille. J’ai certes été aidé par mon médecin, par Thierry Naudou, mon collègue de bureau, et par mes recherches sur la Pensée positive, mes lectures libératoires, en particulier les romans de Hermann Hesse, mais avant tout les entretiens que donnait Jiddu Krishnamurti, tels ceux regroupés sous le titre, Se libérer du connu. En juillet 1979, nous étions avec mon ami naturopathe, Jean-Jacques Beyney, à Saanen (Suisse) pour le voir et l’écouter !
Le désir de revenir à Douchapt se fit en juin dernier. Je me rendais chez un de mes voisins, Bernard Payenchet, expert en conserves fermières excellentes, autour du canard. C’est un de ses fils, un gaillard, qui vint à ma rencontre, mais s’interrompit pour répondre à un voisin paysan qui passait en voiture et qui lui demandait de ses nouvelles, car il avait reçu une meule de foin sur l’échine. Le jeune homme lui dit qu’il allait consulter l’après-midi même Catherine Gazier à Douchapt. Le voisin lui répondit : « Bon, alors si tu vas à Douchapt, tout va rentrer dans l’ordre ! » Si bien que j’interrogeais ce jeune homme sur l’activité de la plus jeune des filles d’Albert et Simone, que je n’avais pas connue. Le jeune homme m’en fit l’éloge ! Plus tard dans l’été, alors que je me rendais à Tocane-Saint-Apre, y faire des achats pour mes invitations au jardin, je fis un détour par Saint- Aquilin, et c’est le père de Cyril Magne, à La Ferme de Marcel, qui me cita un cas de douve du foie gravissime que Madame Gazier résolut à la grande surprise des docteurs de Périgueux. Mes impressions de jeunesse étaient donc corroborées par l’actualité plus récente. Après avoir quitté la Ferme de Marcel, je me dirigeais sur Douchapt ou je fis une visite au cimetière, n’y trouvant pas de tombe au nom de Gazier, mais y faisant un certain nombre de photos, puis je m’avançais jusqu’au « château » qui faisait face à la maison où, autrefois, je rencontrais le couple Gazier. Au bout d’un moment, Catherine Gazier, pour qui j’étais un absolu inconnu, ouvrit la porte de son cabinet et me proposa de prendre rendez-vous, par téléphone.
Le mardi 17 août suivant, je me trouvais dans son cabinet de consultation et je revis au-dessus de sa tête, le portrait de son père, tel que je l’avais connu, avec ce regard bleu qui vous transperçait. J’étais effectivement ému, pour ne pas dire plus. J’avais besoin de revenir sur mes pas et sur les traces du seul personnage que j’ai connu, qui était doté d’aussi considérables pouvoirs de guérison. Mais en désirant rendre à César ce qui lui appartient, je ne renie nullement le professeur Traissac, les bonnes intuitions du docteur Vigeant, la qualité de l’analyse que j’ai suivie, pas plus que la perspicacité d’une pharmacienne exceptionnelle, madame Arlette Couderc.
En repensant à ce temps de ma jeunesse, temps de formation, on peut comprendre sans doute mon désir d’être naturopathe ou psychologue, à vouloir en permanence me soigner avec des remèdes naturels, d’où mes amitiés ou sympathies avec Jean-Jacques Beyney, Pierre Jouin, Benoit Perret, Sandrine Bureau. Au moins sur un plan astral, Albert Gazier sait qu’il n’a pas totalement perdu son temps avec moi. Et cela me fait un bien fou de lui dire toute ma gratitude et mon admiration. Dans sa prochaine incarnation, il sera en avance sur tout le monde, car il a souffert et il est mort pour soulager la souffrance des autres. Acte suprême d’amour selon la définition incarnée par le Christ. □
1 Michel Valprémy, Journal 1 (1965-1980), Éditions Les Amis de Michel Valprémy, Villegouge, 2015, p. 397.
2 Ibid., p. 396.
3 Heindel, Max. Cosmogonie des Rose-Croix (French Edition) . 15 Publishing LLC. Édition du Kindle. pde Californie.
4 Michel Valprémy, Journal 1 (1965-1980), Éditions Les Amis de Michel Valprémy, Villegouge, 2015, p. 383.
5 Daniel Meurois est né à Lens dans le Pas-de-Calais. Son père était fonctionnaire et son grand-père paternel mineur. Il est issu d’« un milieu catholique, sans engagement précis ». C’est à l’époque de ses études (en 1971) que Daniel Meurois dit avoir vécu sa première sortie astrale – ou projection de la conscience hors du corps –, première base de la rédaction de ses ouvrages. Au cours de ces voyages, il affirme visiter les Annales akashiques – ou Mémoire du Temps – qui se trouveraient dans un espace immatériel appelé Akasha. Ces « décorporations » donnent lieu à la co-écriture, avec Anne Givaudan, de Récits d’un voyageur de l’astral (1980), et de Terre d’Émeraude (1983), qui sont des succès de librairie et lui valent de passer à la radio (Jacques Chancel) et à la télévision (Philippe Bouvard et Patrick Poivre d’Arvor). De 1984 à 1996, il dirige la société d’édition Arista, devenue par la suite Amrita, sise à Plazac (Dordogne), où il s’est installé avec son épouse, signant ses premiers livres en collaboration avec elle. Il quitte ensuite la France pour le Québec, où il crée dans un premier temps les Éditions Le Perséa, puis les Éditions Le Passe-Monde, qui publient dorénavant ses ouvrages. Après son divorce d’avec Anne Givaudan, il poursuit sa carrière d’écrivain en solo. Ses voyages dans l’astral lui révéleraient certains secrets sur des personnalités comme Louis IX (Louis du désert, tomes 1 et 2, 2001) ou François d’Assise (François des Oiseaux, 2008), puis sur le sens de la vie en général. Sa démarche n’est pas sans rappeler celle de T. Lobsang Rampa et des enseignements de la théosophie. Ses écrits sont souvent orientés vers ce qu’il appelle la recherche de l’enseignement originel du Christ dans le contexte essénien de son époque (Les Enseignements premiers du Christ, 2006, Le Testament des trois Marie, 2011, Les 108 Paroles du Christ, 2014, et Le Livre secret de Jeshua, tomes 1 et 2 (2015-2017). Les très nombreuses et diverses éditions françaises de ses œuvres ont été traduites en une quinzaine de langues.
6 Voici ce qu’écrivaient Daniel Meurois et Anne Givaudan, dans Récits d’un voyageur de l’astral sur la Sortie astrale, ou sortie hors du corps, et encore dédoublement, bilocation, voyage astral : « Je me rappellerai toujours cette fameuse soirée d’avril où, m’étant abandonné à cet état qui est à la frontière de la veille et du sommeil, je me vis soudain étendu sur mon lit. Comment décrire les impressions d’un être qui se voit pour la première fois de l’extérieur ? […] Lequel est moi ? Suis-je lui ou moi ? Sommes-nous moi ? En un éclair, ces questions fusent dans l’esprit. Le choc des premières secondes passé, on en vient à se demander si la mort ce n’est pas cela, si l’on n’a pas franchi la porte et, en se regardant ainsi les yeux clos, les membres abandonnés nonchalamment, on se prend à penser qu’on n’est pas bien beau. Un peu inquiet, on continue de se demander qui on est. « Je ne suis pas lui, puisque je le regarde ! » C’est alors qu’on s’aperçoit qu’on n’est pas qu’une paire d’yeux qui voient l’autre qui est allongé, mais qu’on est aussi un corps, qu’on est nu comme un ver et que ce corps se met à flotter à droite et à gauche, de bas en haut, comme s’il venait d’absorber quelques bonnes doses d’alcool. Et puis, brusquement, dans une secousse, tout est terminé. On se retrouve être lui, ce corps gauche et pas trop esthétique allongé sur le lit. Combien de temps cela a-t-il duré ? Une minute probablement, deux tout au plus […] Ce qui fut accompli un soir d’avril, accidentellement, peut être répété à souhait, et a été effectivement répété. ». Daniel Meurois et Anne Givaudan, Récits d’un voyageur de l’astral (le phénomène des sorties hors du corps), Plazac, Les Éditions Amrita, 1980 et Paris, Les Éditions de la Perséa, J’ai lu, collection Aventure secrète, 2000, « Introduction », p. 17-19.